Expédition dans le sultanat d’Oman – 2022

1. Wadi Nakhr

Wadi Nakhr, aussi appelé Jabal Shams, la montagne du soleil est un endroit assez caractéristique d’Oman. Il s’agit du grand canyon d’Arabie qui, si il n’a pas la longueur de son homologue américain, doit le supplanter en terme de profondeur. Du sommet au village de Ghul (le démon) il doit bien y avoir 2300 mètres de profondeur.

Quel que soit l’endroit d’où on le voit, l’ambiance est sévère. Si on remonte depuis le village abandonné de Ghul, on va faire une dizaine de kilomètres de 4×4 dans un lit de rivière défoncé où les crues charrient des blocs gros comme des maisons. Si on arrive par le point de vue touristique, le vide est impressionnant et on ose pas forcément s’approcher du bord de la falaise. Dans les deux cas c’est grandiose.

Du coup on a prévu de faire une des rares répétitions de ce canyon. D’après son ouvreur ce serait la quatrième ou cinquième aventure par là bas. Khaled Abdul Malak l’ouvreur, l’a fait par le grand cassé de 400 mètres et par la ligne de rappel de l’éperon, un certain Franz Baumgartner, ouvreur en autre de Trummelbach et Gamchi l’a fait avant nous par l’éperon et nous serions donc les suivants. Je pense que d’autres équipes ont du passer, mais on a pas de traces écrites ni de connaissance par le réseau.

Le début, fréquenté par les professionnels d’Oman, comporte une cascade de 50 et une de 180 mètres, chacune en fil d’araignée. On peut de là sortir par une via ferrata en rive gauche ou par le classique sentier de la balcony walk en rive droite.

La suite, c’est l’abîme de 400 mètres. Quelques mètres en paroi et c’est parti pour 385 mètres plein vide, c’est à l’heure actuelle le plus grand rappel en canyon connu au monde. Il est facile de comprendre qu’il n’est pas facile d’avoir une longueur de corde aussi grande, encore moins de la porter. La seconde option consiste à descendre par l’éperon rive gauche, une ligne de rappel exposée aux chutes de pierres avec quelques frottements de corde qui font froid dans le dos. Comme on a pas de grande corde, ce sera notre option.

On a tellement vécu de sketchs dans cette aventure que je vais même pas essayer de les lister. Il faudrait un compte-rendu par équipier. Nous dormons directement dans le canyon. La suite du canyon est une oeuvre d’art, on enchaine rappel au sec, dans l’eau, nage, saut, paysage grandiose. Nous arrivons au voitures en fin d’après midi le lendemain.

2. Wadi Tayssa Expedition.

Est-ce que nous étions les premiers?
En fait, pas vraiment. A Oman, les canyons sont parcourus depuis des millénaires (https://whc.unesco.org/fr/list/1207) pour aller chercher le bien, probablement le plus précieux de la péninsule arabique : pas le pétrole, mais l'eau.
Les vasques des canyons sont en fait les seuls endroits, où, en montagne, on trouve facilement de l'eau en permanence. C'est pourquoi tout au long des canyons on trouve des traces, plus ou moins récentes de passage : de la vieille construction en pierre, au tuyaux en plastique, pour accéder aux canyons, mais aussi pour franchir des cascades, à la montée, comme à la descente.
C'est probablement là le plus beau point de notre expédition : Sultan et Mohammed, nos conducteurs d'ânes, se sont transformés en guides. Equipés de baskets en toile, ils nous ont montré où ils passaient, sur des équipements plutôt sommaires... et ont fait démonstration de leur aisance en montagne. A chaque fois qu'on pensait avoir vu le plus impressionnant, on trouvait de nouveaux passages, toujours plus hallucinant, nécessaire pour alimenter les bergerie parfois distantes de plusieurs kilomètres.
Une vraie leçon d'humilité pour nous qui avions parfois l'impression de passer pour des extraterrestre à leurs yeux. En plus de leurs qualités d'alpinistes, ces fermiers omanais sont surtout d'une gentillesse infinie, et leurs fusils ne servent qu'à tirer quelques pigeon.
 
Au programme une explo de 5 jours dans un wadi très isolé avec près de 75km de marche pour 4 ouvertures
Les topos des ouvertures, en février de Wadi Ghor al Ridan et Wadi Ghor Al Sord dans la vallée de Wadi Tayssa. La topo a été réalisé à l'échelle avec un télémètre laser de golf pouvant mesurer les distances verticales et horizontale sur une même visée. Le reste, c'est du dessin et de l'interprétation géomorphologique.

3. Approche de la spéléo

La spéléologie n’etait pas en reste lors de cette expédition, en effet khaled nous ammene dans un cours d’eau sec . il nous montre une ouverture d’environ 40 cm.
je me faufile avec un sac de corde, des ancrages et le perforateur. un trés grand puits m’attends , je l’équipe en sécurité puis enchaine avec un autre et encore un autre puits. les topographes suivent et prennent tout les relevés nécessaires a la compréhension de ce gouffre (pente, direction, longueur, aspect géologique, karstique....).
A 120 mètres de profondeur notre exploration s’arrête sur un siphon. nous avons partagé un grand moment d’exploration avec toute l’équipe
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